C'est le vent qui nous parle
Et... il dit quoi ?
Je ne sais pas, je ne parle pas le vent...La bibliothèque était silencieuse au point qu’Hugo levait souvent les yeux de ses livres pour vérifier que tout le monde n’était pas partit en silence pour lui faire un blague. Mais non, il y avait bien quelques élèves autour de lui. Seulement, comme toujours quand la bibliothécaire entreprenait de faire une ronde, tout le monde se taisait. Faut dire que cette dame pratiquait une politique très ferme quand au niveau de bruit tolérable dans une bibliothèque. Un vrai règne de la terreur. Hugo aimait bien la bibliothécaire. Elle lui permettait de travailler tranquillement sans être dérangé. Cependant lorsque Lily et Iris étaient à ses côtés, comme maintenant par exemple, il préférait quand même pouvoir hausser légèrement le ton. Et les rares fois où Fred venait, il appréciait de pouvoir faire éclater quelques pétards pour rigoler.
Après avoir fini le résumé d’un texte qu’ils avaient du lire en Etude des Runes, Hugo ouvrit son agenda pour vérifier qu’il n’avait plus de devoirs. Ah, si, il fallait encore collectionner des plantes pour le cours de Potion… Iris et Lily l’avaient déjà fait sans lui, arguant qu’elles voulaient profiter d’un instant entre filles. Tu parles. Comme si dans la salle commune des serpents elles ne pouvaient pas profiter de parler filles... En plus ça ne leur ressemblait pas de faire ça. Mais qu’importe. L’aiglon lança un regard à travers la vitre. Il y avait des nuages mais il ne semblait pas pleuvoir. Il pouvait toujours aller collecter quelques ingrédients dans le parc maintenant, il ferait trop noir après et ça lui permettrait de sortir un peu aujourd’hui. Ca faisait des jours qu’il n’était plus sortit. L’aiglon regarda les ingrédients dont il avait besoin. Certains comme des dards séchés de Billywig ou du Mucus de Veracasse, il savait qu’il faudrait aller en demander au professeur. Le reste, il devrait se le procurer lui-même. Alors … Les ingrédients qu’il devait trouver dans le parc étaient de la lavande, du jasmin et de la valériane. C’était pour créer un puissant somnifère. La lavande était connue pour être apaisante, en plus d’autres vertus qui la faisaient entrer dans la composition de nombreuses potions. Il connaissait donc l’endroit où les trouver puisqu’il avait du aller en cueillir plusieurs fois. Le jasmin était une fleur avec des propriétés narcotiques, ce qui lui donnait le don d’endormir les gens assez rapidement. Il savait aussi où en cueillir car Fred et lui avaient été en verser plusieurs goutes dans le verre d’un professeur, un jour où ils ne voulaient pas avoir cours. Ca avait très bien fonctionné, si ça vous intéresse. La valérienne était aussi utilisée pour favoriser le sommeil mais, ça, il ne savait pas où en trouver.
Hugo jeta un coup d’œil derrière son dos pour vérifier que la bibliothécaire n’était pas là et se pencha vers sa cousine.
« Lily, c’est où que tu as été cueillir la valériane, hier ? »
« Près du Lac. Tu vois près du banc en pierre où je t’ai battu à un concours de ricochet ? »
« Tu avais trichée, je t’ai vu utiliser un sortilège ! »
« C’est toi qui a jeté un sortilège pour faire couler ma pierre au bout de dix rebonds ! »
« N’importe quoi… »
Hugo sourit à se souvenir et secoua la tête. Oui, il avait fait couler la pierre mais c’était une question d’honneur. Il voulait bien perdre mais il fallait rester dans les limites du raisonnable. Saluant sa cousine et son amie, il referma ses livres. Avant de sortir, il apporta son sac de cours dans son dortoir et se munit d’un sac plus léger, de son livre de potion et d’une serpe en argent. Hugo sortit ensuite dans le parc pour aller trouver tous les ingrédients dont il avait besoin.
Une fois dehors, l’aiglon s’étonna de trouver l’herbe humide et le ciel plus menaçant que prévu. Connaissant bien la campagne anglaise, il passait la plus part de son temps au Terrier chez ses grands parents étant petit, Hugo devina à la couleur du ciel qu’il allait recommencer à pleuvoir. Peut-être même qu’il y aurait quelques petits éclairs bien sympathiques pour agrémenter le tout. Au lieu de le décourager, la perspective d’un orage le fit sourire. Hugo adorait rester sous la pluie, à lever les yeux au ciel pour laisser couler l’eau sur son visage, fermer les yeux et écouter le bruit de la pluie. Lorsqu’il y avait des éclairs et du tonnerre, c’était encore plus beau. La nature qui se déchainait comme ça avec tant de puissance, c’était à la fois terrifiant et impressionnant. Dans ces moments là, l’aiglon se sentait tellement petit qu’il se mettait à respecter d’autant plus la nature et la vie. Il se rendait compte que chaque être vivant sur cette Terre avait la même inutilité –où la même importance, c’était selon- et que tout le monde était pareil. Devant un orage, qu’on soit sorcier ou moldu, on ressentait la même peur instinctive et le même émerveillement.
Resserrant sa longue veste noire d’uniforme autour de ses épaules, Hugo s’avança donc au plus profond du parc, là où il croyait connaître un fourré de lavande. Lorsqu’il réussit enfin à trouver le fourré en question, il sortit sa serpe et se mit à couper quelques tiges. A cette époque de l’année, la lavande n’était bien sûr plus en fleur mais ça n’avait aucune importance puisqu’il devait se procurer des feuilles. Une fois s’être cueillit un beau bouquet qu’il fourra dans son sac, l’aiglon se releva et alla chercher du jasmin autour du Lac. Là, les fleurs étaient encore magnifiques et odorantes. Comme il craignait de les abîmer en les mettant dans son sac, il décida de les garder en main. Bon, maintenant la valériane. Hugo se dirigea à grands pas vers le banc de pierre décrit par Lily et aperçu le fourré de valériane. Il s’avança dedans, faisant craquer des branches et déclenchant le cri d’une fille qu’il n’avait pas vu jusque là. En entendant le cri, l’aiglon sursauta à son tour. Il réussit cependant à garder un semblant de virilité (il était quand même dans un fourré de valériane, un bouquet de fleurs à la main…) en se retenant de pousser lui aussi un cri. La fille en question, Eve de son prénom, lui reprocha de lui avoir fait peur. Ah bah, autant pour lui… Hugo chercha un truc intelligent à répondre, son esprit se mit à tourner dans le vide.
« Désolé. Je voulais te faire une surprise. »
Sourire éclatant. Il entreprit de s’extirper du fourré de valériane et, une fois rapproché d’Eve, lui tendit son bouquet de jasmin comme s’il l’avait destiné à cet effet là depuis le début. Bon, tant pis pour la réplique intelligente. Il se contenterait d’essayer de la faire sourire, de sympathiser et, qui sait, de réussir à la convaincre que les Weasley sont des gentils. Ensuite, il lui apprendrait à utiliser des Yo-yo hurleurs et à calmer des scroutts à pétards. Ce programme était tout à fait satisfaisant. Il faut dire que depuis le baisé échangé au bal masqué, Eve l’attirait vachement. Pas spécialement qu’il ait des vues sur elle, mais il trouvait franchement dommage qu’une fille qui embrasse si bien soit réduite à tenter de mettre tant de distance entre eux…
S’asseyant aux côtés d’Eve, il lui activa son charme spécial Hugo-séducteur et lui sourit joyeusement. Vu sa tête, son charme spécial Hugo-séducteur n’avait pas beaucoup d’effet. Etonnement il n’avait d’effet que sur peu de filles… Se contentant donc de lui sourire normalement, l’aiglon regarda le livre qu’elle tenait à la main.
Hugo, l’homme à la réplique de la mort qui tue 8D